Mamie fleur de vanille 2 par misslyam

Campagne commencée le dimanche 15 janvier 2017

Rounds Mots Signes Temps
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Round 1/100 écrit le dimanche 15 janvier 2017

885 mots | 5382 signes | 00:43:22

CHAPITRE 1

Un nouveau départ

Julia était dans la voiture avec sa sœur Agathe et son frère Marc depuis plus d'une heure déjà. Ils roulaient encore vers une destination inconnue. Leur nouvelle vie avait dit maman. Julia ne savait pas ce qu'elle devait en penser. C'est sûr qu'elle n'avait pas envie de ne plus voir papa, ni d'habiter loin de ses copines. Changer d'école, de maison, de copains tout cela était très effrayant. D'un autre côté, ses parents ne se disputeraient plus à longueur de temps...et ça c'était déjà beaucoup.

Maman avait dit à Julia qu'elle avait trouvé une maison dans un village qui s'appelait Fermont. C'était loin, très loin de la vie qu'ils avaient avant, en centre-ville dans leur appartement du 8ème étage. Au moins Julia avait pu fêter son anniversaire, 12 ans !, avec toutes ses copines. Elle serrait fort sa peluche préférée toute élimée, qu'elle avait retrouvée en faisant les cartons de déménagement, et commençait à s'endormir. La voiture traversait la noirceur et s'enfonçait au milieu des bois sur des petites routes inconnues. Elle jetait un dernier coup d’œil à son petit frère et sa petite sœur, tous deux déjà endormis depuis longtemps, puis elle s'endormit à son tour.

Tout d'un coup, Julia sentit quelqu'un la secouer dans tous les sens. Une lumière l'aveuglait, elle ne savait plus où elle était. Elle finît par reconnaître la voix de maman qui l'appelait :

« Julia ! Julia ! Mais réveille-toi ma belle on est arrivés ! ».

Ouf quelle frayeur ! Julia ouvrit les yeux mais ne reconnaissait rien. Agathe et Marc émergeaient également de leur sommeil. Tout le monde était encore dans la voiture, mais celle-ci était garée devant une grande maison dont on ne discernait aucun détail à cause de la nuit.

Julia descendit en cachant sa peluche dans son manteau et attendit que maman fasse descendre tout le monde. Puis le petit cortège avança lentement vers la maison.

Maman ouvrit la porte qui grinça dans ses gonds et tout le monde entra. La maison avait l'air grande et vide. Il faisait froid et Julia, son frère et sa sœur commençaient à avoir peur. Voyant cela, maman décida de faire dormir tout le monde dans le salon. On va faire du camping !

Julia était trop fatiguée pour protester...

Maman s'affaira à étaler des couvertures et les couettes de chacun des enfants au sol, les unes à côté des autres. Tous ensemble, on a bien moins peur. Julia, Agathe et Marc pouvaient alors reprendre leur nuit et leurs rêves là où ils en étaient, jusqu'au lendemain matin.

Lorsque maman éteignit la lampe de poche pour la nuit, le rideau de la maison voisine se referma...

Le jour se leva enfin et les trois enfants se réveillèrent. Maman n'était plus couchée mais on entendait du bruit dans les pièces d'à côté. Julia cacha sa peluche sous sa couette, se leva, et alla voir ce que maman fabriquait. Elle arriva dans une cuisine bien plus grande que la cuisine de l'appartement ! Maman était en train de déballer des cartons pour préparer le petit-déjeuner.

« As-tu faim ma chérie ? Demande maman.

J'ai une faim de loup !

Alors aide-moi à déballer tout ça, nous irons plus vite à deux. »

Julia aida maman à déballer les bols et les petites cuillères. Elle sortit le lait de la glacière pour le faire chauffer sur la cuisinière. Puis elle partit telle une aventurière à la recherche du chocolat en poudre et des petites brioches achetées la veille, spécialement pour l'occasion. On se croirait en vacances à la campagne.

« Maintenant que tout est prêt, va réveiller Agathe et Marc. Il est temps de manger nous avons beaucoup à faire aujourd'hui ! Dit maman. »

Julia s'exécuta et réveilla tout le monde. Après un bon petit déjeuner toute la famille fît sa toilette et s'habilla. Pas facile de s'y retrouver dans tous ces cartons tout de même…

Maintenant que tout le monde était prêt il était temps de partir à la découverte de cette nouvelle maison. Il y avait un étage rien que pour les chambres !

Les enfants se mirent à courir dans toutes les pièces de la maison ! Le choix des chambres fut vite fait...chacun trouva son bonheur et marqua sa possession les jumeaux avec leur doudou et Julia en s'asseyant parterre. Maman vint voir la répartition des chambres qui avait été faite, tout le monde attendait son accord… anxieux… Elle sourît et fît un signe de tête. C'était d'accord ! Maman ajouta :

" Ma chambre sera donc celle-ci." en montrant la grande chambre du fond.

Julia n'avait jamais eu une chambre aussi grande !

" Bon ! dit maman, Il est temps de monter vos cartons et nous allons commencer le déballage. Les meubles devraient arriver bientôt. Mais je vais d'abord ouvrir les volets des chambres et aérer un peu."

Maman commença par ouvrir la chambre de Julia, le soleil entra tout d'un coup et l'aveugla. La chambre paraissait encore plus grande maintenant ! Maman s'en alla dans la chambre d'Agathe et laissa la place à la fenêtre.

Julia se pencha et regarda dehors, l'air frais était agréable, le soleil tapait déjà sur son visage.

C'est la campagne ici.

Il y avait une maison en face de la leur. Le rideau de la fenêtre en face de la chambre de Julia bougea tout d'un coup ! Quelqu'un l'observait…

Round 2/100 écrit le dimanche 15 janvier 2017

830 mots | 4973 signes | 00:43:22

CHAPITRE 2

La nounou qui pue

Les meubles étaient finalement arrivés peu après. L'emménagement avait duré tout le week-end. Les chambres étaient toutes installées. Il restait quelques cartons que maman allait défaire petit à petit. Lundi annonçait le retour à l'école...ou plus précisément : l'arrivée dans la nouvelle école. Julia n'avait pas du tout envie de se retrouver dans cette nouvelle école où elle ne connaissait personne. Agathe et Marc s'en moquaient un peu...En étant jumeaux on est sûr d'avoir toujours un copain avec qui jouer !

Cette vie serait bien différente de celle d'avant, l'école de campagne, la garderie et une nounou pour le soir puisque maman travaillait en ville et ne pouvait rentrer qu'à 19 heures. Julia avait essayé de négocier de rester seule à la maison, après tout elle avait 12 ans ! elle était bien assez grande pour se débrouiller toute seule ! Mais maman n'avait rien voulu entendre. Julia, évidemment, n'aimait pas la nounou. Ils étaient allés visiter sa maison une semaine avant pour faire connaissance : "Chez elle il n'y a pas de télé ! et ça sent mauvais en plus !" Maman n'avait pas donné le choix mais Julia avait sa petite idée sur la question : elle l'aurait à l'usure la nounou qui pue !

Lundi matin. Beurk. L'école donnait un goût amer à Julia. Pas envie d'y aller, pas envie de se faire des nouveaux copains...ses copains, ils étaient restés à la ville ! Bref pas envie quoi...en attendant, et pour aider la journée à passer, elle peaufinait son plan pour la partie nounou qui aurait lieu le soir. Elle avait élaboré un plan malicieux et mit dans le coup sa sœur et son frère ! rien de mieux que les jumeaux pour mettre le bazar dans une maison !

La journée ne se passa pas si mal dans l'ensemble. Elle avait même peut-être trouvé une copine plutôt sympa...

La nounou était arrivée pile à l'heure ! trop dommage, elle aurait pu oublier non ? Et voilà Julia, Agathe et Marc embarqués dans la petite voiture direction la maison qui sent mauvais...Julia regarda son petit frère et lui donna le signal de départ du plan "Non à la nounou qui pue !". Marc fidèle à son petit caractère et fier de faire quelque chose pour sa grande sœur qu'il adore mit les bouchées doubles en commençant à râler sur tout et à pleurer sans raison. La soirée risquait d'être longue mais il fallait le faire.

Comme prévu la soirée fût longue mais tellement réjouissante. Nounou avait commencé à se fâcher, à râler que si c'était comme ça on ne l'y reprendrait pas...Julia la pensait tout de même plus résistante, son plan prendrait peut-être moins de temps que prévu !

Lorsque maman vint les chercher, elle et nounou eurent une discussion dans la cuisine. "Marc est fatigué et stressé par le changement de vie. dit maman toute triste, Je suis désolée qu'il vous ai mené la vie dure ce soir.

-Ne vous inquiétez pas je comprends, ajouta nounou. "

Zut cela ne serait pas pour ce soir ! Demain Julia et Marc allait devoir revoir leur plan...et Agathe allait être mise à contribution. Les enfants rentrèrent avec maman et se couchèrent épuisés. C'est fatiguant une rébellion !

Le lendemain matin retour à l'école. Christina, la nouvelle amie de Julia, était intriguée par le plan. Elle voulait tout savoir. Prise au jeu elle finit même par donner de très bonnes idées à Julia pour la soirée qui s'annonçait. Julia avait presque hâte de voir arriver nounou maintenant. Le plan se passait à merveille. Le soir Marc, Julia et Agathe s'y mirent tous en cœur pour faire craquer nounou. Avec les astuces de Christina cela semblait encore plus facile. Il faut dire que Christina avait l'habitude, elle en était à sa 5eme nounou !

L'arrivée de maman a été accueillie très froidement par nounou qui serrait les dents. Elle ne dit rien. Et demain c'était mercredi ! Toute une après-midi à passer dans cette maison sans rien à faire à part tourner en rond en se bouchant le nez !

C'était décidé il faudrait donner l'estocade ! demain serait le dernier jour de nounou qui pue !

Le lendemain, après avoir fait un tête-à-tête-à-tête avec Agathe et Marc, Julia était remontée à bloc ! Les bêtises s'enchaînaient à une vitesse de fou et nounou ne savait plus où donner de la tête ! Marc pleurait pour un oui, pour un non, pour un peut-être même ! et Agathe, d'habitude si timide, se transformait en actrice incroyable.

Nounou n'en pouvait plus ! elle cria : " Là ça suffit ! Je vais vous emmener chez la sorcière pour le reste de la journée et votre mère vous récupérera là-bas !

  • La sorcière ? répondit Julia, mais voyons c'est qui celle-là ? et puis les sorcières cela n'existe pas !

  • Oh mais si cela existe dit nounou, la sorcière c'est votre voisine d'en face...tu ne l'as pas encore rencontré je parie ? et bien tu vas faire sa connaissance aujourd'hui !

Round 3/100 écrit le dimanche 15 janvier 2017

1734 mots | 10336 signes | 00:43:22

CHAPITRE 3

La sorcière de Fermont

Nounou les avait embarqué dans la voiture avec l’œil fâché. Julia avait comme un doute maintenant. Et si elle avait fait une bêtise ? Si la voisine était pire que nounou ? Et si c'était vraiment une sorcière ? Mais une sorcière ça n'existe que dans les livres ! Agathe et Marc pleuraient pour de bon. Ils avaient peur. Julia ravalait ses larmes pour leur montrer l'exemple. C'est ça être la grande sœur. Se montrer plus forte. Mais surtout Julia était fière et têtue et elle ne voulait pas montrer à son frère et sa sœur qu'elle pensait s'être trompé ! Le trajet n'avait pas duré longtemps. Nounou se gara devant leur maison mais elle les traîna vers la maison d'en face. Un rideau bougea. Le petit portail du jardin s'ouvrit lorsqu'ils s'avancèrent vers lui. Arrivés devant la porte d'entrée tout le monde arrêta de pleurer. Nounou semblait avoir peur elle aussi et elle stoppa net sans frapper. Tout doucement la porte s'ouvrit, il n'y avait personne. Julia entendit alors une voix, comme si elle était murmurée à son oreille :

" Gisèle, pourquoi m'amènes-tu ces enfants ?

  • Ce sont vos voisins...ils sont insupportables...leur mère rentre à 19h…

Visiblement tout le monde entendait cette voix. Julia était pétrifiée.

  • Très bien Gisèle, fais les entrer et va t-en ! et que je ne te revois pas de sitôt autour de ma maison !"

Nounou les poussa dans l'entrée avec leurs sacs, ferma la porte derrière eux et s'enfuit sans se retourner ! Les trois enfants avaient trop peur pour pleurer maintenant. Et comment maman allait savoir qu'ils étaient ici ?

"Ne t'inquiètes pas Julia, j'ai prévenu ta maman. Dit la voix à son oreille.

  • Comment vous connaissez mon nom ?, osa lancer Julia !

  • Entrez."

Julia s'avança, collée de près par Agathe et Marc. Une porte se trouvait sur leur droite. Ils essayèrent de l'ouvrir. Fermée. La porte d'en face alors ? Fermée. Il restait une seule porte, vers le fond du couloir. Ils s'avancèrent doucement et la porte s'ouvrit à leur arrivée à sa hauteur. Ils entrèrent dans un petit salon vieillot avec un canapé tout moelleux, quelque chose qui pourrait ressembler à une télé si ce n'était pas si vieux et de la moquette épaisse sur le sol. La fenêtre donnait directement sur leur maison. Un gros chat, couché sur le radiateur en dessous de la fenêtre, faisait bouger le rideaux avec sa queue.

La pièce était très accueillante et chaleureuse. Difficile de s'imaginer chez une sorcière...et pourtant...tout le monde l'entendait mais personne ne l'avait encore vu. La porte se referma tout doucement. Le chat ouvrit un œil et regarda, méfiant, les nouveaux arrivants.

"Bon qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Agathe à sa sœur.

Et bien on va s'installer et s'occuper ! répondit Julia.

Je veux regarder la télé ! dit Marc en regardant l'antiquité qui avait du être une télé un jour.

Je crains que cette télévision ne t'intéresse pas tellement ! dit soudainement la sorcière en entrant dans la pièce. "

Les enfants se regroupèrent tout d'un coup pour faire front...on ne savait pas ce qui pouvait arriver.

" Il est presque 17h les enfants vous devez avoir faim ?

Ouiii, dit Marc, j'ai faim et je veux regarder la télé !

Très bien Marc je vais t'apporter de quoi manger. Les filles vous ne voulez rien ?

Agathe se serait bien laissé tenter mais sa sœur lui labourait le dos avec les doigts pour l'empêcher de dire oui. Julia avait bien trop peur qu'ils se fassent empoisonner ou je ne sais quoi encore !

" Marc, cette télé n'a pas de télécommande. Tu dois tourner le gros bouton rond pour l'allumer, dit la sorcière en sortant de la pièce.

Juliaaaa, dit Agathe, j'ai faim moi aussi...elle n'a pas l'air d'une sorcière du tout.
Je reste sur mes gardes et tu ferais mieux d'en faire autant ! répondit Julia."

Marc se dirigea vers la télé et tourna le gros bouton rond. Une image se forma. Stupéfaction !

" Ils ont oublié de mettre la couleur dans la télé !, dit Marc.

C'est bizarre dit Agathe, et comment on change de chaîne ?

Attend répond Julia en s'avançant, ce doit être ce bouton là..."

Julia tourna un autre gros bouton et la chaîne changea. Ils essayèrent toutes les chaînes mais ils ne voyaient rien qu'ils reconnaissaient, et tout était en noir et blanc. Pas de couleur. Ils finirent tout de même par trouver une émission que Marc jugeait intéressante.

La sorcière revint avec des biscuits et du chocolat chaud pour les trois. Cela sentait rudement bon. Agathe regarda Julia en la suppliant. Finalement les filles craquèrent devant ce goûter qui avait l'air délicieux. Se débarrasser de nounou qui pue était peut-être la meilleure idée de l'année après tout !

Agathe demanda alors à la sorcière :

" Comment tu t'appelles ? et qu'est-ce qu'elle a ta télé ? elle est cassée ?

Pour toi je m'appellerai Mamie. Et ma télé est une télé de l'ancien temps. Elle n'a pas voulu passer en couleur et elle a gardé les programmes qui passaient autrefois, lorsque j'avais ton âge. Elle se fait un peu vieille mais surtout il ne faut pas lui dire cela pourrait la vexer !"

Julia se dit qu'en fait de sorcière c'était une vieille dame qui perdait un peu la boule ! Le goûter étant délicieux elle ne s'en plaindrait pas pour aujourd'hui. Et pour demain, on verrait avec maman.

La fin de l'après-midi se déroula sans encombre si ce n'est que la situation était un peu bizarre. La sorcière, "Mamie", ne s'était pas montré et avait laissé les trois enfants dans le salon s'affairer tranquillement.

Marc, étrangement, avait regardé une émission de cuisine qui avait duré jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir. Elle ne s'arrêtait jamais et enchaînait recettes sur recettes. Julia avait même cru, à plusieurs reprises, que l'animatrice parlait directement à Marc car elle avait entendu plusieurs fois son nom sortir de la télé.

Même si la vieille dame n'était pas une sorcière il n'en restait pas moins qu'il y avait une atmosphère étrange dans cette maison.

Julia avait repris la lecture de son livre d'aventures affalée dans le canapé moelleux. Le chat avait fini par venir se lover sur ses jambes en ronronnant. Agathe, quand à elle, avait dessiné toute l'après-midi dans ses cahiers, comme elle se plaisait à le faire si souvent. C'était sa façon à elle de partir à l'aventure.

A 19h, la voiture de maman arriva devant leur maison. Les enfants attrapèrent leurs affaires et sans même dire au revoir ou merci se précipitèrent chez eux.

"Comment allez-vous les enfants ? il va falloir qu'on parle de ce qui s'est passé je ne suis pas fière de vous ! En attendant je vous ai trouvé une nounou pour demain qui vous gardera ici, à la maison. Qu'est-ce qui vous a pris au juste ?

Julia était quasiment déçue de ne pas retourner chez la sorcière le lendemain.

La nounou n'était pas gentille et ça puait chez elle et en plus il n'y avait pas de télé ! au moins chez la sorcière il y a la télé, on a eu un super goûter et le minou m'a ronronné dessus ! dit-elle dans une tirade.

C'est vrai, dit Marc, et la télé était super gentille avec moi !

Cette remarque étrange mit fin à la discussion. Marc, depuis qu'il savait parler, avait l'habitude de raconter des histoires incompréhensibles. Les autres n'en firent donc pas plus de cas. "C'est un garçon a l'imagination débordante" avait dit sa maîtresse à l'ancienne école. Maman avait accueilli la remarque sans savoir si cela était un compliment ou un reproche.

Le lendemain matin le retour à l'école était mitigé. Christina était impatiente de connaître le dénouement de la soirée. Le récit de tout ce qui leur était arrivé se fit avec de grands gestes et de grands éclats de rire.

Cependant maman avait été claire sur la suite. La nouvelle nounou arriverait ce soir pour les prendre à l'école. Ils iraient tous ensemble à pied jusqu'à la maison et elle les garderait jusqu'au retour de maman. Pas de crises, pas de pleurs, pas de faux prétexte pour faire tourner la nounou en bourrique.

Julia sentait que la soirée allait être longue.

Évidemment nounou était pile à l'heure.

"Je sais ce que vous avez fait avec votre ancienne nounou, dit elle tout de go. Je vous préviens : avec moi ce ne sera pas comme ça ! on rentre, on goûte, on fait les devoirs, temps libre pendant 1h, bain, repas et quand maman arrive vous êtes prêts pour le dodo ! Affirma t-elle fièrement.

  • Quoiii ?! Dirent-ils tous en chœur

  • Tutututtt, pas de ça avec moi. C'est comme ça POINT."

C'était de pire en pire se dit Julia. Mais où maman allait elle chercher ses nounous ?

De fait, la soirée fût longue et ennuyeuse. Telle que l'avait décrite nounou. De temps en temps, Julia jetait un œil par la fenêtre qui donnait sur la maison de la sorcière. Elle repensait au délicieux chocolat chaud et aux biscuits tous frais, et à cette télé étrange aussi. Elle se demandait bien comment elle fonctionnait. Il devait y avoir un truc, un abonnement où tout était en noir et blanc ou des chaînes spéciales avec seulement les vieilles émissions que la sorcière regardait quand elle était petite.

La sorcière...ou "Mamie" comme elle voulait qu'Agathe l'appelle. Mais pourquoi "Mamie" ? Une mamie ils en avaient une tous les trois. La maman de papa. Elle n'avait jamais été très gentille avec eux alors les mamies, Julia ne les aimait pas plus que les nounous... Mais cette Mamie là elle aurait bien aimé en savoir plus sur elle. Il allait falloir qu'elle trouve un stratagème pour entrer de nouveau chez elle !

Maman arriva à 19h et comme promis ils étaient tous les trois prêts pour le dodo. Maman avait l'air ravie bien qu'un peu surprise.

" Tout s'est bien passé mes chéris ? demanda maman,

Tout s'est très bien passé ! dit nounou. Ils ont fait leur devoirs, ils sont propres, ils ont mangé. Tac tac tac je vous les mène à la baguette moi !

Maman eut un regard bizarre, Julia le nota pour plus tard. Finalement ce ne serait peut-être pas une nounou définitive...

Round 4/100 écrit le lundi 23 janvier 2017

1377 mots | 8649 signes | 00:43:22

CHAPITRE 4

De retour chez la sorcière

Les jours qui suivirent s'écoulèrent tout doucement. Nounou arrivait pile à l'heure, l'emploi du temps était militaire et très ennuyeux. Les enfants commençaient à se sentir seuls et déprimés par cette routine sans vie.

Maman rentrait tard et partait tôt le matin.

Heureusement le week-end ils en profitaient pour faire plein d'activités ensemble. Et surtout ils avaient commencé à aménager le jardin pour les beaux jours qui arrivaient.

Julia avait régulièrement le regard qui se portait vers la maison de la sorcière.

Elle se demandait ce qu'elle faisait. On ne la voyait jamais sortir de chez elle, jamais dehors dans son jardin. A chaque fois que Julia regardait, le rideau bougeait. Était-ce le chat qui dormait sur le radiateur ou est-ce que la sorcière les observait ?

Cette sorcière démangeait la curiosité de Julia. C'était un mystère qu'elle voulait élucider ! mais comment ?

Maman, dit Julia.

  • Oui ma chérie ?

  • On pourrait peut-être apporter un gâteau à la voisine pour la remercier de nous avoir gardé l'autre jour ?

  • C'est une idée très généreuse de ta part ! Que voudrais-tu faire comme gâteau ?"

Oups,Julia n'avait pas songé à cela...apporter un gâteau elle voulait bien, mais s'il fallait qu'elle le fasse elle-même en plus !

-Et bien je ne sais pas trop...je n'aime pas faire la cuisine moi...répondit Julia suppliante,

  • Réfléchit à ce qui pourrait lui faire plaisir et je t'aiderai à le faire, dit maman.

  • Moi aussi je t'aiderai dit Agathe.

  • Moi aussi dit Marc, aider pourquoi faire ?

  • Un gâteau lui répondit Agathe, pour amener à la sorcière en face."

Julia ne savait pas trop quoi choisir. Il fallait un truc simple mais savoir ce qu'aimait la sorcière...

Je vais aller regarder dans le livre de cuisine, dit Julia à sa mère, et elle entra dans la maison.

Le livre de cuisine était dans le placard à côté des épices. Julia l’attrapa et s’assit à la table.

Elle chercha la section pâtisserie qui se trouvait à la fin du livre. Elle feuilleta, en prenant son temps, toutes les recettes.

Elle élimina celles qui étaient trop longues à préparer et celles qu'elle n'aimait pas. Mais elle ne savait pas choisir dans celles qui lui restaient. Elle était un peu découragée et se dit qu'elle avait eu une mauvaise idée finalement.

Puis, tout doucement, les feuilles du livre semblèrent s'animer sous sa main. Comme si un souffle de vent venait les soulever. Julia se retourna pour vérifier que la fenêtre était bien fermée et qu'il n'y avait pas de courant d'air.

En enlevant sa main du livre, les pages se mirent à tourner tourner tourner puis s'arrêtèrent sur une recette. Julia lut :

"Brownie au chocolat avec éclats de noisettes."

hummm ça avait l'air bon.

Temps de préparation : 20 minutes c'était bien. Et le chocolat et les noisettes c'est super bon.

Julia retourna dans le jardin et dit à sa mère qu'elle avait trouvé une recette.

  • Très bien Julia, nous ferons la recette tout à l'heure comme cela vous pourrez amener le gâteau à la voisine pour le goûter, répondit maman.

Julia était impatiente de pénétrer à nouveau dans la maison et aussi de manger du brownie au chocolat et noisettes.

Après avoir fini le jardinage, toute la famille rentra dans la maison. Lavage de main obligatoire avant de faire la cuisine. Tout le monde s’affairât à la confection du brownie. La recette était très simple : il suffisait de mélanger tout les ingrédients, puis de faire cuire. Finalement le plus dur serait d'attendre la fin de la cuisson et de ne pas se précipiter dessus à la sortie du four ! Maman mit le gâteau dans le four. Il ne restait plus qu'à attendre. Le four sonnât, le gâteau était prêt.

  • Il faut attendre un peu qu'il refroidisse avant de le démouler, dit maman.

  • C'est long ! dit Marc qui était encore occupé à lécher la cuillère pleine de pâte au chocolat pas cuite.

  • Tu pourrais en profiter pour réviser tes leçons de flûte, je t'ai trouvé un cours ici à Fermont ! dit-elle à Marc.

Marc s’exécuta et alla s'entraîner à la flûte. Cela faisait 2 ans qu'il faisait de la flûte et était plutôt doué. "Un talent naturel !" avait même dit son professeur précédent !

Au bout d'une demi heure plus personne n'y tenait. Les trois enfants étaient assemblés autour du gâteau, comme si le scruter allait accélérer le refroidissement.

De temps en temps un petit doigt s'aventurait vers le gâteau pour essayer d'y goûter mais maman surveillait de près ! Quand vînt enfin l'heure de démouler tout le monde retînt son souffle. Maman choisi un joli plat de présentation et retourna le gâteau dessus. Il était parfait.

Ils sortirent de la maison et traversèrent la rue déserte. Le portail s'ouvrit devant eux, puis la porte d'entrée sans même qu'ils aient besoin de frapper.

"Entrez mes petits, leur murmura la voix de la sorcière".

Ils entrèrent et attendirent là, le plat sentant bon le chocolat dans les mains de Julia.

"Je suis dans la cuisine, la pièce tout au fond, venez me rejoindre."

Ils avancèrent donc vers la pièce du fond. En entrant ils découvrirent une cuisine immense, avec une cheminée et un feu qui crépitait doucement. Le printemps serait bientôt là mais il faisait encore frais. La sorcière était assise devant le plan de travail de sa cuisine et attendait. Elle avait préparé du chocolat chaud et quatre tasses.

Mais comment savait-elle ?

Julia posa le gâteau sans arriver à articuler un mot tellement tout se bousculait dans sa tête. La sorcière la regarda et lui dit :

"un brownie au chocolat avec éclat de noisettes ! mais comment savais-tu que c'était mon dessert préféré ?"

Julia la regardât estomaquée. La sorcière lui fît un clin d’œil. Le mystère s'épaississait.

"Mamie" coupa le gâteau et servit le chocolat chaud. Comme tout cela sentait bon ! Ils se régalèrent sans même échanger un mot.

Après le goûter, Julia ne savait pas quoi dire et un silence gêné commença à s'installer. Tout d'un coup Marc lança :

" Je peux aller regarder la télé ? Oui bien sûr, répondit la sorcière, tu lui as manqué. Elle m'a demandé de tes nouvelles l'autre jour. "

Julia était bouche bée, Agathe aussi. Marc ne trouvât pas cela étrange et courut vers le salon. Agathe se risquât à demander :

  • Madame la sss...heu...Mamie elle vous parle votre télé ?

Oui je sais c'est un peu bizarre mais elle est timide avec les gens qu'elle ne connaît pas...tu verras quand elle te connaîtra un peu mieux elle te parlera à toi aussi.

Elle changea de sujet :

  • Julia alors comme ça tu n'aimes pas faire la cuisine ? pourtant ton gâteau est délicieux ! Julia se demandait bien quand avait elle mentionné le fait qu'elle n'aimait pas faire la cuisine.
  • Non je n'aime pas trop ça, et puis je ne trouve jamais de recette qui m'intéresse dans le livre de maman.

Si tu veux j'ai beaucoup de recettes moi ici. Je pourrais te montrer quelques trucs de pâtissière. Je pourrais commencer par te montrer comment faire ce délicieux chocolat chaud que tu aimes tant ?

  • Oh oui répondit Agathe, je veux savoir, moi, comment le faire !

Les deux filles se retrouvèrent donc embarquées dans la recette du chocolat chaud de Mamie. C'était simple, cela sentait bon et on se sentait bien dans cette cuisine. Agathe était très fière d'apprendre à cuisiner et il commençait à naître en Julia un émerveillement qu'elle n'avait jamais connu jusque là.

Marc revint dans la cuisine et dit :

  • La télé m'a dit qu'il était temps de rentrer...

Très bien dit Mamie, si la télé le dit c'est que c'est vrai !

Apportez le chocolat chaud dans ce thermos à la maison pour votre maman et vous demain matin. Et si vous le voulez revenez demain après l'école nous pourrons cuisiner un gâteau ensemble.

  • Mais la nounou ne nous laissera jamais venir, répondit Julia désespérée.
  • La nounou j'en fais mon affaire répondit Mamie. Aller ouste retournez chez vous maintenant !

Les enfants revinrent chez eux avec les yeux plein d'étoiles. Ils emportaient avec eux ce délicieux fumet de chocolat chaud aux épices si plein de réconfort. Ils racontèrent la fin d'après-midi à maman en parlant tous en même temps.

Visiblement la télé avait appris à Marc comment faire le chocolat chaud aussi ! Mais demain il était bien décidé à faire la cuisine avec les filles !

Round 5/100 écrit le lundi 30 janvier 2017

1330 mots | 7710 signes | 00:43:22

CHAPITRE 5
Le grand départ

Ils ne dirent rien à maman de leur projet de retourner voir Mamie le lendemain. Elle ne serait pas d'accord et en plus elle ne comprendrait pas ! c'était leur secret à eux trois. Ce soir là ils allèrent au lit sans râler, ils avaient hâte au lendemain.
Le lendemain matin ils se réveillèrent avec l'odeur du bon chocolat chaud déjà servi dans leurs bols. La journée commençait bien ! Ils mangèrent de bon cœur et se préparèrent pour aller à l'école.
Ils ne savaient pas trop comment Mamie allait se débrouiller avec la nounou alors ils se préparaient moralement à toute éventualité. L'important était surtout de faire comme si de rien n'était pour que personne n'ait la puce à l'oreille de ce qui se tramait.
La journée se déroula sans encombre si ce n'est les évaluations de géographie qui avaient été difficiles...Julia détestait la géographie !
L'heure de la nounou était arrivée. Ils attendirent, pressés et espérant voir Mamie arriver à la place de la nounou. Mais c'est bel et bien la nounou qui arriva. Ils étaient un peu déçus mais ils n'avaient pas le choix, ils rentrèrent donc à la maison avec nounou.
Une fois à la maison le programme militaire repris son court habituel.
Goûter, devoir puis une heure de temps libre...
Pendant l'heure de temps libre les enfants se mirent à s'agiter pour de bon. Ils trouvaient cela trop long ! Au bout d'une demi-heure pourtant ils entendirent ronfler dans la cuisine. C'était un énorme ronflement, comme un moteur de tracteur qui tournait et tournait et tournait. Ils allèrent voir ce qui se passait : ils trouvèrent nounou affalée sur une chaise de la cuisine, endormie profondément. C'était elle le tracteur bruyant !
Ils hésitèrent et ne savaient pas quoi penser de cela. Habituellement nounou ne s'endormait pas, elle était à l'affût de la moindre bêtise !
Marc lança : -- Vous croyez que c'est le signal pour aller chez Mamie ?
Les autres le regardèrent sans répondre. Dans ce silence, la porte extérieure de la cuisine s'ouvrit en grand. Julia dit :
-- Et bien au moins maintenant c'est clair ! Allons-y !
Ils attrapèrent leurs manteaux, mirent leurs chaussures et sortirent en fermant doucement la porte de la cuisine pour ne pas réveiller nounou.
-- Mais si nounou se réveille et ne nous trouve pas ? demanda Agathe.
Mamie a dit qu'elle s'en occupait ! Je suis sûre que c'est sous contrôle répondit Julia.
Ils traversèrent la rue, passèrent le portail qui s'ouvrait à leur arrivée et pénétrèrent dans la maison. Ils se déshabillèrent et allèrent directement dans la cuisine au fond du couloir.
Mamie les attendait. Agathe demanda tout de suite :
-- La nounou ne se réveillera pas ?
-- Non ma puce, ne t'inquiète pas je m'en suis occupée. Elle fait de jolis rêves et elle ne se rendra compte de rien. Julia, si tu allais attraper mon gros livre de cuisine sur l'étagère ?
-- D'accord, répondit Julia.
Julia prit le livre. Il était très gros et semblait vraiment très vieux.
-- On dirait le vieux grimoire qui est dessiné dans mon livre d'aventure ! s'écria Agathe.
-- Ah oui ? et bien celui-ci est un livre de recettes tout ce qu'il y a de plus classique. Mais il contient de délicieuses recettes, répondit Mamie. Nous allons tous ensemble en choisir une.
-- Oh là là c'est pas gagné alors, on n'est jamais d'accord tous les trois ! objecta Marc.
Ils ouvrirent le livre et découvrirent une multitude de recettes plus alléchantes les unes que les autres. Chaque recette avait sa photo. Ils avaient l"impression de sentir l'odeur de chaque gâteau et finalement il leur était très difficile de choisir. Au bout de cinq minutes d'hésitation un dessert apparu comme une évidence à leurs yeux. Le titre disait : "Charlotte aux fraises et sa mousse à la vanille". [titre de la recette à vérifier]
-- Ce n'est pas vraiment la saison des fraises, dit Mamie. Mais il se trouve, comme par hasard, que j'ai deux casseaux de délicieuses fraises dans mon réfrigérateur ! En revanche, je ne suis pas sûre qu'il me reste des gousses de vanille...
-- des gouches de quoi ? demanda Marc.
-- des gousses de vanille. Nous allons regarder dans ma boîte à épices. Je vais te montrer ce que c'est.
Mamie ouvrit un placard qui se trouvait à côté de l'étagère des livres de cuisine et sortit une grosse boîte. Elle la déposât cérémonieusement sur la table de la cuisine. C'était une boîte magnifique, en bois, avec des formes sculptées. On aurait dit des hiéroglyphes et cela avait l'air de raconter une histoire. Sans laisser le temps aux enfants de tout détailler Mamie leur expliquât :
-- Cette boîte a une grande valeur à mes yeux. Elle m'a été transmise par ma maman qui la tenait elle-même de sa maman. Je n'ai personne à qui la laisser, mais peut-être que je finirai par trouver une personne assez digne de confiance. Cette boîte contient des épices dont je me sert pour faire la cuisine. Et quand je n'ai plus l'épice dont j'ai besoin, elle m'amène pour en chercher.
Sans préciser ce qu'elle entendait exactement par là elle ouvrît la boîte. Les trois enfants stupéfaits découvrirent une boîte vide.
-- Tu vois Marc, je n'ai plus de gousse de vanille. Nous allons devoir aller en chercher tous les quatre. Préparez-vous cela va remuer un peu ! Julia, donne-moi la main. Agathe, tiens fermement la main de ton frère et donne moi ton autre main.
Sans comprendre les enfants s'exécutèrent. Un vent commençait à s'élever dans la cuisine et à faire voler les feuilles du livre de recettes. Les casseroles qui étaient pendues au-dessus du plan de travail se mirent à cogner les unes sur les autres en faisant un raffut infernal. On se croyait dans une tempête menaçante. Un grand vortex s'éleva dans la cuisine. Les enfants étaient effrayés et se mirent à hurler. Ils n'entendaient même plus le son de leur propre voix et étaient incapables de garder les yeux ouverts. Le seul contact qui leur restait était les mains qu'ils avaient jointes. Il ne fallait pas les lâcher !
Agathe sentit que son frère commençait à s'élever dans les airs. Soudain elle se souleva aussi, entraînée par le vortex et par l'envol de Marc. Ils entendirent soudain Mamie leur murmurer :
-- Ne vous inquiétez pas, tenez vous les mains fermement, on se retrouve de l'autre côté du vortex.
Julia ne sentait plus le sol sous ses pieds mais elle sentait la main ferme de Mamie qui l’entraînait elle ne savait où. Son cœur battait la chamade, elle était terrorisée mais elle voulait faire confiance à Mamie.
La tempête qui les emmenait sembla durer une éternité. Puis, doucement, le vent commença à faiblir. Julia se sentit redescendre et aperçu Agathe et Marc, échevelés et ahuris reprendre pied au sol également. Mamie tenait fermement les mains des filles et leur souriait. Avant même que Julia n'ait pu prononcer un mot elle se rendit compte qu'ils n'étaient plus dans la cuisine de Mamie. Ils étaient dans une drôle de pièce, en bois du sol au plafond. Cela ne sentait pas très bon et il y avait plein de monde qui s'affairait. Un homme proche d'eux les dévisagea. Il jeta un œil à la flûte de Marc, il leur sourît puis dit :
-- Vous êtes musiciens vous aussi ?
-- Oui, bredouillèrent-ils incertains.
Alors bienvenus sur l'embarcation ! Mon nom est Ortiz, je suis musicien aussi. Je pense qu'ils auront besoin de nous pour égayer les longues soirées de navigation. Et lorsque nous auront conquis la Nouvelle Espagne nous serons riches !

Round 6/100 écrit le mercredi 1 février 2017

1118 mots | 6448 signes | 00:43:22

CHAPITRE 6

La Rencontre

Julia, Agathe et Marc, incrédules se tournèrent vers Mamie qui n'avait encore rien dit.
Elle les regardât souriante, comme si tout était naturel et leur confia : -- Je vous avait dit que la boîte m'emmenait chercher les épices qu'il me manquait...Et bien nous sommes en route pour aller chercher de la vanille !
-- En route pour quoi ?! cria Julia en s'étranglant. Mais nous sommes partis sans rien dire à personne ! Maman va s'inquiéter ! Et elle va être très en colère ! Et il y a école demain !
Devant la panique de Julia, Agathe et Marc commencèrent à pleurer. Cela attirait l'attention sur eux. Une attention dangereuse.
-- Écoutez moi tous les trois : nous sommes en 1519, je suis déjà venue par ici pour chercher des épices. Vous n'avez pas besoin de vous inquiéter. Nous allons accompagner ces caravelles jusqu'à la Nouvelle Espagne, nous récupérerons de la vanille et puis nous rentrerons chez nous. Et personne ne remarquera notre absence je vous le promet !

-- Tout le monde sur quai ! Tout le monde sur le quai ! Cria un homme en faisant retentir une cloche.

-- Aller on nous appelle, dit Ortiz, venez. 

Mamie emboîta le pas à Ortiz. Les enfants avaient peur de ce qui allait se passer. Devaient-ils les suivre ?

-- Julia, qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Agathe,

-- Je ne sais pas, dit Julia plaintive.

-- Il faut y aller ! répondit Marc.
(mettre plus d'hésitation ?)
-- Tu as raison, dit Julia, nous allons chercher de la vanille et nous rentrons chez nous. En attendant nous devons passer inaperçus. Suivons Mamie de près et essayons de ne pas nous faire remarquer. »

Les enfants s'alignèrent à la suite de Mamie et firent la queue pour monter un escalier en bois. Arrivés en haut il se retrouvèrent sur le pont d'un immense bateau.

«  C'est ce que l'on appelle une caravelle, dit Mamie.

-- Une caramel ?

-- N'importe quoi Marc ! Railla Agathe c'est une carmavelle !

-- Non Agathe une CA-RA-VE-LLE. C'est comme cela que sont appelés les bateaux des conquistadors espagnols qui ont découvert le nouveau monde. 

Les enfants ne comprenaient pas du tout de quoi parlait Mamie. Elle délire ! Se dit Julia, un nouveau monde…

Ils descendirent tous sur le quai et se mirent en rangs serrés avec les nombreux soldats qui descendaient des autres bateaux.
Il y avait beaucoup de monde, des hommes bien habillés et des hommes en haillons. La plupart sentaient mauvais. Une chose frappa tout de même Julia : il n'y avait ni enfant, ni femme dans les rangs ! Comment allaient ils faire pour passer inaperçus dans ce cas ?
A coup sûr ils attireraient l'attention sur eux et s'en était fini pour trouver la vanille ! Ils se retrouveraient bloqués en 1519 et ne rentreraient jamais chez eux !

Mamie s'arrêta à la fin d'une file et se mit de face vers un homme à haute stature. Julia fit de même et se plaça à côté de Mamie. Elle intima Agathe et Marc à faire de même. Enfin elle serra les fesses et regarda droit devant elle dans le vide. Elle se disait que si elle ne regardait pas cet homme, il ne la verrait pas non plus.

Lorsque tout le monde fut en rang, l'homme commença à parler :

--  Comme vous le savez, mon nom est Fernand Hernan Cortès. Je suis le commandant de cette expédition. Nous sommes à La Havane et nous nous dirigeons vers la Nouvelle Espagne. L'objectif de notre mission et de rapporter le plus d'or possible et d'évaluer si la colonisation est possible. Je vais vous affecter à un sous-commandant responsable d'une des caravelles et je vous donnerai votre poste. Vous aurez un rôle à tenir dans cette expédition et chaque personne est importante pour notre survie ! Si vous quittez votre poste vous serez qualifié de traître à notre bon roi ! 

Le commandant Cortès se mit alors à détailler les soldats et à les affecter à leur sous-commandant. Certains seraient à la marine, d'autres soldats pour les batailles, encore d'autres à la cuisine. Cortès s'approchaient des enfants et s'adressait personnellement à chaque homme. Mais comment allaient-ils faire...s'en serait fini de l'expédition pour eux dès qu'il les verrait !

Cortès arriva face à Mamie. Il la dévisagea un moment, recula d'un pas, et regarda Julia, puis Agathe, puis Marc, longuement. Julia sentait des tremblements dans ses membres et son cœur battait comme un fou. Elle avait envie de pleurer et de supplier Cortès de les embarquer. Elle voulait en finir et rentrer chez elle, revoir maman. Il fît soudain un signe de tête à Mamie et dit :

--  Vous quatre je vous affecte à une mission très particulière. Vous devrez montrer de quoi vous êtes capables. Nous avons sur ce bateau seize chevaux que les soldats devront se partager. Ces chevaux nous donnent un avantage considérable sur les indigènes. Nous avons également une jument qui est prête à mettre bas. Je vous affecte donc aux soins des chevaux. Vous resterez avec eux en permanence lorsqu'ils ne seront pas au combat.

Julia se sentit tout à coup liquide, la tension retomba. Les chevaux ce n'était pas si mal comme affectation ! Elle eût tout de même du mal à rester jusqu'à la fin sans bouger. Mais elle ne voulait pas se faire remarquer. Elle ne savait pas par quel miracle il n'avait rien vu. Encore un mystère, se dit-elle.
Le commandant Cortès finit son tour et affecta une mission à tous ses hommes. Une fois fini, tout le monde remonta sur sa caravelle et s'assigna à son poste.
L'expédition allait partir le lendemain matin.

Les chevaux se trouvaient dans la cale de la plus grande caravelle. Julia, Agathe, Marc et Mamie s'étaient donc installés avec eux. Ortiz les aida à trouver des couvertures pour la nuit. Ils firent le tour des chevaux et Ortiz leur montra sa jument, Petra. C'était une belle jument grise, très douce, qui allait mettre bas d'ici peu.

-- Il faudra l'aider peut-être, dit Ortiz. Le bateau la rend un peu nerveuse.
-- Nous ferons de notre mieux Ortiz, répondit Mamie.
Il était déjà tard, une cloche sonna pour annoncer le repas. Il était constitué de pain de cassave et d'un peu de porc grillé. Comme ils avaient tous très faim personne ne s'en plaignît. Ils allèrent ensuite se coucher auprès des chevaux.

Round 7/100 écrit le jeudi 16 février 2017

772 mots | 4459 signes | 00:43:22

CHAPITRE 7
LE DÉPART

Un clairon se mit à sonner, à sonner si fort que Marc fût réveillé en sursaut !
Il se demandait qui osait jouer de la trompette en pleine nuit !
Les chevaux commençaient à s'agiter et petit à petit tout le monde s'éveilla. -- Mais pourquoi tout le monde se lève ? demanda Marc. -- C'est déjà le matin, répondit Mamie. Mais il est tôt...certainement pas plus de cinq heure du matin. C'est aujourd'hui que nous partons, allons manger un peu nous avons beaucoup de choses à faire.
Ils partirent manger et finir de se réveiller dans la fraîcheur du matin.
Voir le soleil se lever à La Havane fût un spectacle magnifique pour les trois enfants. Ils en oublièrent presque qu'ils se trouvaient parachutés dans le passé. La matinée passa vite à s'occuper des chevaux : les nourrir, les panser, leur faire se dégourdir les jambes avant de s'embarquer pour plusieurs jours de navigation.
Ils n'étaient pas trop de quatre pour s'en occuper et on aurait dit que Mamie avait fait cela toute sa vie : elle montrait aux enfants comment faire et distribuait les tâches sans douter qu'on lui obéirait.
Lorsque tous les bateaux furent enfin prêt, le signal du départ fut donné et, lentement, les caravelles quittèrent le port de La Havane.
La première journée de voyage s'avérait plutôt difficile. En particulier pour Agathe qui avait le mal de mer. Les enfants n'étaient jamais montés sur un bateau. Marc semblait tout à fait à l'aise et Julia tanguait entre nausées et enthousiasme.
A la fin de la première journée cependant, ils remarquèrent que Petra, la jument d'Ortiz, avait un comportement anormal. Elle semblait nerveuse et n'avait de cesse de se coucher et de se lever. Elle essayait aussi de se détacher. Mamie vint trouver les enfants et leur annonça : -- Je pense que Petra est sur le point de mettre bas. Il va falloir s'en occuper et la surveiller de près jusqu'à ce que le poulain soit né.
Les enfants sentirent une angoisse monter. Aider Petra à mettre bas, il n'avaient jamais fait cela. et si jamais cela se passait mal ? Cependant Mamie prit encore une fois les choses en main. Ils placèrent Petra à l'écart des autres chevaux, dans l'endroit le plus calme qu'ils purent trouver. Ils avaient paillé le sol avec de la paille fraîche et attaché Petra à un des poteaux du bateau. Une fois installée, ils s'assirent tous à proximité, silencieusement, pour ne pas la déranger. Lorsque la nuit commença à tomber et que le bateau devint calme, Petra se coucha sur la paille et soudain, un liquide sortit.
-- ah beurk s'écria Julia, qui sentit son envie de vomir se renforcer. -- Elle perd les eaux ! s'exclama Mamie. -- Franchement Julia ! la sermonna Agathe. C'est la nature je vois pas ce que tu trouves de "beurk", je croyais que tu étais une aventurière ? Julia fût estomaquée par la réponse de sa sœur, elle ne s'attendait vraiment pas à une telle réaction. Elle était très vexée.
Marc ne comprenait pas bien où Mamie voyait des "os" mais il laissa cette question en suspens pour plus tard. Tout d'un coup, deux sabot du poulain sortirent de la jument. Ils se mirent tous sur leurs pieds pour observer la sortie du poulain. Ils attendirent mais rien de plus ne se passait et Petra commençait à s'affoler. -- Il y a un problème avec le poulain ! dit Mamie. Nous allons devoir l'aider à sortir sinon aucun des deux ne survivra ! Venez m'aider !
Agathe se précipita la première pour aider Mamie.
A elles deux, elles attrapèrent les sabots du poulain et tirèrent doucement mais fermement vers le sol pour aider le poulain à sortir. Agathe en avait oublié son mal de mer. Il n'y avait que la survie du poulain qui comptait !
Pendant ce temps Marc observait tout et se tenait disponible si Mamie avait besoin de quelque chose. Au bout de plusieurs secondes qui semblèrent des minutes, le poulain sortit enfin au complet. Il était très gros et c'était pour cela que Petra avait eu du mal à l'expulser.
Agathe arborait un sourire radieux, elle était terriblement fière d'elle et sa nausée avait totalement disparue. Julia, pendant ce temps, s'était mise à l'écart. Tout ceci était bien trop dégoûtant pour elle ! Cependant cela lui fit un pincement au cœur de voir Agathe tellement à l'aise dans sa mission et cela la rendit triste de ne pas se sentir capable d'en faire autant.